Tu seras un homme, mon fils

tu seras un homme mon fils

L’Écrivain britannique Rudyard Kipling publié en 1910 un poème intitulé « If » dans sa version originale, à l’intention de son fils, John, alors âgé de 12 ans. Dans le quelle il évoque la vertu britannique de l’ère victorienne.

Son fils, John est mort en 1915 à l’âge de 18 ans durant la première guerre mondiale à la Bataille de Loos. Son corps ne fut pas retrouvé. Jusqu’à sa mort en 1936, Rudyard Kipling procéda à des fouilles dans la région pour retrouver les preuves de sa mort ou de sa dépouille, mais sans succès.

Il est à l’origine de l’inscription qui figure sur la tombe des soldats inconnus britanniques : « Known unto God » (Connu seul de Dieu). Deux de ses vers sont notamment reproduits à l’entrée des joueurs du court central de Wimbledon.

Je retiens un message fort de ce magnifique poème : quand tout nous abandonne, quand l’univers tout entier semble conspirer conte-nous, quand nous sommes aspirés dans les tourments de la vie, quand nous plions devant l’adversité. Malgré toutes les épreuves douloureuses qui peuvent se présenter à nous.

Nous choisissons, nous-mêmes, comment y réagir. Nous choisissons de regarder la lumière ou l’obscurité, nous choisissons de nous relever ou de mettre un genou à terre. Nous choisissons de nous apitoyer ou de lutter.

L’homme doit rester souverain de sa destinée en choisissant ses réactions, c’est le message que je retiens.

Si… Tu sera un homme, mon fils

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie

Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,

Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties

Sans un geste et sans un soupir ;

 

Si tu peux être amant sans être fou d’amour,

Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,

Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,

Pourtant lutter et te défendre ;

 

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles

Travesties par des gueux pour exciter des sots,

Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles

Sans mentir toi-même d’un mot ;

 

Si tu peux rester digne en étant populaire,

Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,

Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,

Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

 

Si tu sais méditer, observer et connaître,

Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,

Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,

Penser sans n’être qu’un penseur ;

 

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,

Si tu peux être brave et jamais imprudent,

Si tu sais être bon, si tu sais être sage,

Sans être moral ni pédant ;

 

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite

Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,

Si tu peux conserver ton courage et ta tête

Quand tous les autres les perdront,

 

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire

Seront à tous jamais tes esclaves soumis,

Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire

Tu seras un homme, mon fils.

Je vous recommande également la lecture du poème « Je suis maître de mon destin, Et capitaine de mon âme » de William Ernest Henley.

 



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