» C’est de sens dont vous avez le plus besoin au travail. C’est d’autant plus vrai que ce dernier influence l’équilibre psychique et donc la santé par ses effets tant bénéfiques que nocifs. Où chercher et trouver ce sens ? À qui s’adresser ? Comment s’y prendre ? Comme pour le bonheur, il n’y a pas de recette miracle toute faite. Comme pour le bonheur, le travail est un idéal qui se cherche – et se trouve – au quotidien, en soi même, par soi-même. » Pierre Eric Sutter
Bien que le travail soit très central dans notre vie, il n’a pas le même sens pour les uns et les autres.
Au moyen âge, un bourgeois visite le chantier de construction d’une cathédrale. Il rencontre successivement trois tailleurs de pierre à qui il pose la même question : « Que fais-tu » Le premier lui répond : « Je gagne ma vie en taillant des pierres » ; le second : « Je monte ce mur avec les autres ouvriers du chantier » ; le troisième, quant à lui, affirme : « je construis une cathédrale. »
Pour un travail qui vu de l’extérieur semble communément similaire – tailler des pierres –, le vécu intérieur des travailleurs peut être radicalement différent : pour le premier, son travail, c’est un gagne-pain centré sur une tâche individuelle ; pour le deuxième, c’est une action collective ; enfin pour le troisième, c’est la participation à une œuvre Qui le transcende. Faire, agir, œuvrer : ce travail fait sens, différemment.
« Autrement dit, il y a une différence entre la manière dont le travail est pensé et ressenti, qu’on peut résumer d’une formule « j’aime le travail, mais le travail ne m’aime pas ». Les causes sont à chercher loin dans l’histoire. C’est au dix-septième siècle que le travail prend une place centrale dans la vie des gens. C’est un héritage des Lumières. Nous sommes alors passés de sociétés où travailler était réservé aux esclaves à des sociétés où l’Homme devient libre par le travail. Pierre Eric Sutter »
Or la division du travail, propre au capitalisme, a eu pour effet de se focaliser sur la dimension concrète, orientée vers l’action ; en se focalisant sur l’action, elle minimise, voire évacue, sa dimension symbolique.
L’homme cherche à incarner dans ce qu’il fait sa vision, porté par ses idéaux. Ainsi, au-delà de sa dimension concrète, le travail quel qu’il soit est porteur d’une dimension symbolique. Amputer un emploi de son sens symbolique consiste à le vider de sa substance.
Voici, huits axes de progrés qui jouent un rôle pour améliorer le sens du travail en entreprise, détaillés ci-dessous sans que cette énumération ne comprenne un ordre de priorité entre eux.
1. LA QUALITE DU MANAGEMENT DIRECT
En fonction de la qualité de la relation dont un collaborateur a avec la personne qu’il l’anime, il vit différemment l’entreprise.
2. LES POSSIBILITES DE DEVELOPPER SES COMPETENCES
S’attacher à offrir à ses collaborateurs un cadre de travail leur permettant d’exprimer tout leur potentiel, c’est leur donnée possibilité d’enrichir leur capital connaissance tout au l’on de leur carrière. Ce qui peut constituer une différence majeure entre deux entreprises comparables.
3. L’AMBIANCE AU TRAVAIL
L’ambiance au travail constitue un des éléments majeurs du bien-être du salarié. On aurait tort de sous-estimer l’effet d’une bonne ambiance de travail: quand elle ne l’est pas assez, l’air devient irrespirable et les efforts beaucoup plus difficiles les salariés travaillent avec beaucoup moins de plaisir et entrain, et votre société en pâtit forcément.
4. LES CONDITIONS DE TRAVAIL
Désignent d’une manière générale l’environnement dans lequel les employés vivent sur leur lieu de travail. Elles jouent un rôle déterminant dans l’implication des salariés.
5. LES OPPORTUNITES D’EVOLUTION
Souvent un facteur clé qui amène un futur collaborateur à rejoindre une entreprise, ou au contraire à la quitter. La gestion des talents a inévitablement un lien avec la motivation du salarié.
6. L’ATTRACTIVITE : LE SENS ET LA MISSION DE L’ENTREPRISE
Le désir de contribuer à quelque chose qui dépasse ses propres intérêts pourquoi notre entreprise existe ? En quoi est-elle unique ? En quoi sa contribution est-elle unique ? Pour qui ? À quoi servons-nous ? À quels besoins sociaux répondons-nous ?
La finalité d’une organisation est sa raison d’être doit être capable d’offrir un attrait émotionnel puissant, de donner du sens au travail, d’articuler les objectifs de l’organisation avec les valeurs et aspirations profondes des collaborateurs.
7. LA POLITIQUE DE REMUNERATION
Cette dimension est souvent le premier facteur d’attractivité de l’entreprise. Le salarié a besoin de savoir si au-delà de sa rémunération de base, il pourra augmenter son salaire en faisant des heures en plus, si des primes (treizième mois, participation…) pourront arrondir ses fins de mois.
8. LA RESPONSABILITE ET L’AUTONOMIE REELLE CONFIEES AU COLLABORATEUR
Donner une marge de manœuvre suffisante à ses collaborateurs, de manière à les laisser organiser leur travail. En leur laissant une autonomie réelle de travail, compréhension et implication prennent tout son sens. Ils deviennent réellement responsables de leur tâche.
CONCLUSION
Il faudrait redonner du pouvoir décisionnel et des moyens aux managers de proximité afin qu’ils puissent mieux lutter contre la perte de sens au travail, qui se manifeste par des symptômes tels que : perte de motivation, stress, désillusion, désamour de l’entreprise, rupture radicale avec la direction…
sources : Réinventer le sens de sons travail – Pierre-éric Sutter
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