Le pacte avec le diable – Le prix à payer pour votre carrière

Dans La boussole du succès : L’art de faire carrière tout en restant soi-même, Paolo Gallo nous propose un chemin original pour nous aider à bâtir une carrière motivante et solide.

Il y a un chapitre qui m’a particulièrement marqué, celui où il évoque le fait de vendre son âme au diable pour faire carrière.

Dans ce chapitre, Paolo Gallo, nous amène à nous demander : quel est le prix à payer pour faire carrière ? Je vous préviens : il y a toujours un prix à payer ; il y a des prix raisonnables, d’autres tout simplement inacceptables. Parfois, sans s’en rendre compte, on fait payer les autres.

Le prix à payer

Avons-nous vendu notre âme au diable pour faire carrière ?

Il est tout à fait naturel et légitime de vouloir gravir les échelons. La question à se poser, c’est : quel est le prix à payer, qui va au-delà du salaire qu’on reçoit ?

Si par exemple, vous vous apercevez qu’il n’y a plus de lait dans le frigo, on est dimanche soir, le seul supermarché ouvert est à dix minutes de voiture ; il fait nuit, il pleut, il fait froid. Après une rapide analyse coût-avantage, on décide que ça n’en vaut pas la peine.

Pourquoi n’appliqu’on nous pas ce concept pour notre carrière ? Pourquoi ne nous demandons pas si ça en vaut la peine ?

Si vous faites un choix s’en répondre à ces questions, vous signez un pacte avec le diable et vous perdez deux choses indispensables : votre âme et votre liberté.

Payer un prix pour sa carrière signifie analyser les compromis, les choix qu’on a envie de faire – ou de ne pas faire – et les sacrifices qui en résultent.

Quand est-ce que ça suffit ?

Dès 1908, deux psychologues américains, Robert Yerkes et John Dodson, ont démontré de manière empirique l’existence d’un lien direct entre le stress et productivité. Sans stimulus (stress), la productivité est basse ; mais si on stimule trop les ouvriers, la productivité est réduite à néant. 

En conséquence ; le stress et une valeur positivent, car il permet de nous concentrer et rester concentrés. Mais sitôt la limite dépassée, le stress devient une valeur négative et compromet la performance.

Ou est cette limite ? et que se passe-t-il si on la dépasse ?

Pour le savoir, l’auteur se rapproche de Dr Jim Sticker psychologue et thérapeute qui mener une analyse sur le stress sur les 17 000 employés de la Banque Mondial.

Le résultat est édifiant : au début, ils sont tous motivés et compétents, ils gèrent la situation pro-famille aux mieux, mais, à un moment donné, l’effondrement survient. 

La cause : Fatigue, surabondance de travail, déplacement, long moment d’absence du foyer familiale, horaire décalé, lourdeur de la bureaucratie ont des conséquences graves : dépression, maladie, divorce.

Voilà la limite à ne jamais pas dépasser.

La course des rats

Paolo Gallo se voit proposé le poste d’une ce ces collègues qui a démissionné. Ce qui implique une promotion (Vice-président), une hausse de salaire conséquente (20%), gestion d’une équipe de 30 personnes et de nombreux déplacements.

Seulement voici les règles du jeu : deux heures de trajet pour se rendre à son nouveau bureau, douze à treize heures de travail par jour, 2 déplacements par avion par semaine, et se voit refuser ses congés. De plus, il apprend que sa collègue est à l’hôpital pour dépression nerveuse.

Peu de temps après avoir accepté cette promotion, il démissionne.

Le prix à payer était trop élevé. 

En acceptant d’être toujours disponibles, nous devenons des zombies en manque de sommeil, aux capacités émotionnelles et cognitives réduites.

Selon Paolo Gallo, une vie entièrement dédiée au travail, provoque la Dukkha, un terme bouddhiste évoquant la nature non satisfaisante d’une vie remplie de souffrance.

Finalement, le concepte de faire carrière se compare à une course de rats. On est tellement focalisé sur le fait de gagner oublie qu’on et un rat.

Le prix du pouvoir

Paolo Gallo développe un concept intéressant, vouloir faire carrière, se lancer dans la quête effrénée du pouvoir à coût. 

Notamment la perte d’autonomie, on ne peut concilier pouvoir et autonomie. Par exemple on doit  toujours être joignable, savoir ou vous partez en vacances.

La solitude : sur la dernière marche, nous sommes seules.

Dépendance : le pouvoir provoque une dépendance – dont la quantité doit être augmentée afin que l’intensité reste la même

La confiance : À qui faire confiance ? 

Le comportement de certains conseils d’administration ou autres équipes de management ressemble souvent à une cour impériale moderne.

Un voyage en Chine

Lors d’un voyage en chine, où il visite l’école centrale du Parti communiste chinois à Beijing.  Il est frappé par l’immense curiosité et ouverture d’esprit prônée dans cette école.

Malgré une idéologie du parti communiste prédominante, les étudiants ont envie de rencontrer des gens qui viennent de l’extérieur et apprendre à leur contact.

Posez-vous ces questions : 

Travaille-t-on pour une entreprise où on ne peut pas être soi-même ?

Est-on enfermés dans une idéologie qui ne peut pas être remise en cause ?

Travaille-t-on dans une entreprise qui ressemble à un élevage de grenouille ?

Trois millénaires de sagesse et d’authenticité

Nous ne sommes pas les seuls à payer le prix de notre carrière. Il pèse également sur ceux qui partagent nos vies. La question devient alors : quel est le prix que nous obligeons les autres à payer ?

Par ce qui nous inquiète et occupe l’esprit (ventes, budget, promotion, voiture, réunion, mail)  ne pèse pas grand-chose quand on fait le bilan de sa vie.

Pouvez répondre à ces deux questions ?

Étiez-vous présents et disponibles lorsque vos proches avaient besoin de nous ?

Avez-vous écouté ce qu’ils vous ont dit, mais aussi la manière dont cela a été dit ?

La seule chose que regrettent les hommes et les femmes, c’est de ne pas avoir passé assez de temps avec leur famille.

Le pacte avec le diable

En 1962, à l’université de Yale le psychologue américain, a conçu, une expérience qui à fait trembler le monde. Milgram cherchait une réponse à la question suivante : si une personne détient une autorité demande à une personne d’envoyer un choc électrique, allant jusqu’à 450 volts, à une autre personne, comment répondrait la personne ordinaire ?

L’expérience menée avec une quarantaine de volontaires, appelés “ professeurs, et supervisés par des “chercheurs”, infligeait à des “étudiants” des chocs électriques lorsque ces derniers répondaient mal à des questions préétablies.

Les chocs électriques étaient fictifs et les “étudiants” des acteurs au courant de l’expérience.

À mesure que l’expérience progressait, les effets fictifs des chocs électriques créaient des problèmes pour les « professeurs », qui refusaient de continuer; à ce moment-là, un « chercheur » en blouse blanche arrivait et leur demandait de pour de poursuivre en se  servant de phrases précises : « Continuez, s’il vous plaît », «l’expérience exige que vous continuiez », « C’est important que vous continuiez”, “Vous n’avez pas le choix, vous devez poursuivre ». Dans des cas, les « professeurs » continuaient, allant jusqu’à administrer chocs mortels. À la fin de l’expérience, 84 % des « professeurs » se disaient contents d’y avoir participé. 

Comment est-il possible pour des gens de considérer comme normal ce qui est pervers ou sadique ? L’étude a montré que les facteurs relatifs à l’obéissance sont différents, mais que la plupart des gens ont tendance à obéir de manière aveugle sous la pression continue d’un groupe ou d’une personne exerçant une autorité. 

Désobéissance ou choix

L’histoire de l’humanité est remplie de gens qui ont désobéi, qui ont dit non. Rosa Parks, militante pour les droits civiques, a refusé de céder sa place dans ce bus, démarrant ainsi un mouvement qui a abouti à la fin de la discrimination raciale ; les étudiants chinois se sont mis devant les tanks en mouvement à Tiananmen ; Nelson Mandela n’a pas cédé ; Mahatma Gandhi a refusé la soumission aux colonisateurs britanniques ; Giacomo Matteotti s’est révolté contre le fascisme.

Qu’est-ce que ces gens nous ont appris ?

Même sur le lieu de travail, on peut se trouver dans des situations diaboliques qu’il faut savoir identifier tout en ayant conscience de ses propres limites et défaillances.

Paolo Gallo nous encourage à garder une âme de rebelle. Selon lui, les rebelles enfreignent les lois, mais ils sont respectés et montent en grade. L’histoire n’est pas écrite pas des suiveurs passifs, mais des suiveurs qui défient les règles et le statu quo.

Quelques réflexions afin de rester libre

Nous ne sommes pas préparés à affronter ce genre de situations, nous ne pouvons compter que sur nos valeurs et nos choix personnels.

Pour l’auteur, il s’agit de choisir entre liberté et non-liberté. Si vous acceptez une recommandation, vous vous endettez auprès de quelqu’un : quiconque est endetté n’est pas libre. Vous serez prisonnier, vous aurez vendu votre intégrité, votre indépendance.

Paolo Gallo cite Viktor Frankl, auteur du célèbre ouvrage Découvrir un sens à sa vie, dans n’importe quelle situation on a la possibilité de choisir et la possibilité de trouver du sens, même et dans la souffrance. La Liberté, ce n’est pas faire ce qu’on veut. La liberté, c’est faire consciemment des choix qui ne nous mettent pas en position de faiblesse.

Nous vendons notre âme au diable quand nous laissons les autres décider à notre place, quand nous obéissons aveuglément, renonçant de fait à notre libre arbitre, à notre capacité à faire nos propres choix – qui est notre plus grand trésor – en échange de récompenses de toutes sortes. Peu importe si ce choix fait de nous des êtres têtus, agaçants ou hystériques. Il s’agit simplement de ne jamais abandonner nos valeurs morales et éthiques, de ne jamais accepter de compromis absurde, quelles qu’en soient les formes, aussi bien séduisantes que dangereuses. 

En résumé 

C’est à nous que revient le choix du prix à payer pour notre carrière. Que sommes-nous prêts  à sacrifier ? Jusqu’à quel prix sommes-nous prêts à travailler pour obtenir ce qu’on veut ?

Et vous quel sacrifice avez-vous fait pour votre carrière ?

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