Le mental des champions : comprendre la réussite sportive

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Chronique et résumé : Le mental des champions : comprendre la réussite sportive

Hubert Ripoll – Edition Payot & Rivages 2008, 227 pages

L’auteur Hubert Ripoll par du principe que l’on connaît nos champions sportifs qu’à travers leur palmarès, leurs bribes de leurs vies, ou quelques frasques à la rubrique « people » des magazines. Pourtant selon lui, l’essentiel de leur génie est à l’intérieur d’eux-mêmes, enfoui dans leur mémoire, dans leurs cerveaux, imbriqués dans leurs neurones. Ils ont sans équivoque un mental des champions.

Au cours de ces recherches, il a pu étudier certains des meilleurs sportifs français. Sa conclusion et sans appel, les numéros Un sont des cas uniques, des êtres d’exception et leur réussite ne doit rien au hasard.

Le livre porte sur l’état d’esprit de seize champions de diverse discipline, totalisant soixante et un titres et vingt-six podiums olympiques ou mondiaux.

  • Jackson Richardson, champion du monde handball.
  • Bruno Martini, champion du monde handball.
  • Alain Boghossian, champion du monde de football.
  • Alexandre Biamonti, champion du monde de karaté.
  • Eric Navet, champion du monde d’équitation de saut d’obstacles.
  • Franck Dumoulin, champion olympique de tir au pistolet
  • Guerlain Chicherit, champion du monde de ski freeride.
  • Laura Flessel, championne olympique et championne du monde d’escrime.
  • Loïc Leferme, recordman du monde de plongée en profondeur absolue.
  • Mahyar Monshipour, champion du monde de boxe anglaise
  • Marc Alexandre, champion olympique de judo.
  • Nicolas Huguet, champion du monde de planche à voile.
  • Pascal Gentil, vainqueur de la coupe du monde de taekwondo.
  • Sandrine Levet, championne du monde d’escalade.
  • Thierry Lincou, champion du monde de squash.
  • Thierry Tulasne, champion du monde junior de tennis.

Chapitre 1 : « Numéro Un sinon rien »

Dans ce chapitre on découvre que chaque champion n’est pas devenu numéro un par hasard. Être numéro un est inscrit en eux dès l’enfance.

« À CINQ ANS, DES QUE J’AI COMMENCE A FAIRE DU SPORT. J’AI PRATIQUE PLUSIEURS SPORTS, JUDO, SKI, RALLYE, AVEC TOUJOURS LE DESIR D’ETRE PREMIER, ET JE L’AI ETE. J’AI VOULU TOUT GAGNER ET J’AI TOUT GAGNE. DANS MA TETE, JE NE POUVAIS PAS NE PAS ETRE UN JOUR NUMERO UN. »

— Guerlain Chicherit 

Il s’agit pour eux d’une quête de tous les jours, alimentés par une obsession de domination, inscrite très tôt en eux. Ce qui pour certains peut bousculer le sens même de leur vie, et aller jusqu’à frôler la mort.

Principe abordé dans ce chapitre :

  • La motivation combustible pour durer
  • Réussir pour atténuer les blessures de l’âme
  • Les déterminants familiaux et sociaux de la motivation
  • La recherche de l’absolu
  • L’affirmation de soi
  • Le climat motivationnel
  • La fixation des buts
  • Affronter l’échec une question de personnalité
  • Savoir gérer l’échec

Chapitre 2 : « Un ordinateur idéal »

Les champions sont de prodigieux calculateurs, ils utilisent leurs fonctions cognitives comme un ordinateur.

On pourrait penser qu’un champion agit spontanément et sans réfléchir. Il n’en est rien, car il effectue, comme un ordinateur, une infinité de calculs complexes qui mettent en œuvre des opérations mentales, plus précisément cognitives.

Selon l’auteur, tous les champions qui ont participé à cet ouvrage sont capables de réagir aussi vite et aussi bien grâce à de savants calculs impliquant l’activation de connaissances acquises par la pratique.

Ils ont forgé, grâce à entraînement une forme de spontanéité, une sorte d’instinct de prédateur. Pour expliquer ces réactions, on emploie le terme d’automatisme.

Principe abordé dans ce chapitre :

  • Des systèmes de contrôle de l’action efficace
  • Le rôle des connaissances
  • Des automatismes adaptables

Chapitre 3 : « Une vista plus rapide que l’éclair »

« LE GENIE, C’EST LE BON BALLON, AU BON JOUEUR, AU BON MOMENT ».

— Alain Boghossian — 

La vista, capacité des grands champions à traiter la bonne information, à voir une ouverture, à faire une passe ou un tire à la vitesse de l’éclair. Là où le commun des mortels vois du génie, l’auteur nous explique qu’il n’en ne rien. Cette capacité exceptionnelle découle d’un traitement de l’information parfaitement automatisé.

Le futur champion ne possède pas au départ des capacités supérieures, il doit cette capacité à l’acquisition d’automatismes cognitifs.

« J’AI L’IMPRESSION QUE LA PERCEPTION REPOSE SUR DES INDICES TRES TENUS QUI N’APPARAISSENT PAS A TOUT LE MONDE, IL Y A QUELQUE CHOSE D’AUTOMATIQUE QUI, A LA LIMITE, REAGIT A VOTRE PLACE. »

— Bruno Martini 

« QUAND JE VOIS L’OUVERTURE, ÇA VA TRES VITE, MES JAMBES PARTENT TOUTES SEULES. »

— Pascal Gentilc 

Principe abordé dans ce chapitre :

  • Prélever les bonnes informations
  • Voir, c’est prévoir

Chapitre 4 : « L’exceptionnelle mémoire des champions »

La mémoire des sportifs fonctionne comme une bibliothèque d’une exceptionnelle richesse. Par conséquent, ils sont dotés d’une automaticité qui la rapproche de certains ordinateurs le plus puissants.

Chaque événement laisse, le plus souvent de façon non consciente une trace dans le système nerveux, et cette trace est prête à être activée, pour peu qu’une situation identique, ou seulement analogue, ce présente.

« J’AI BESOIN DE TOUT ME RAPPELER, MEME LES PARTIES QUI NE POSENT PAS DE PROBLEME. C’EST NECESSAIRE, ET PUIS ÇA SECURISE. J’AI EDUQUE MA MEMOIRE, JE MEMORISE PLUS FACILEMENT. AVANT, IL Y AVAIT DES PARTIES DE VOIES QUI ME MANQUAIENT, LES DEBUTS DE VOIES NOTAMMENT, ÇA ME PERTURBAIT. ÇA NE M’ARRIVE PLUS MAINTENANT. »

 — Sandrine Levet 

Chapitre 5 : « Des images mentales plein la tête »

L’imagerie mentale des sportifs est le principal outil sur lequel repose la construction des victoires. Les champions sont de véritables experts en imagerie mentale.

Les images, leurs images les accompagnent pendant toute la durée de leur carrière, ils apprennent à les fabriquer, à les domestiquer et à s’en servir, grâce à une technique qui consiste à se représenter visuellement un objet, un événement ou une action.

L’efficacité de l’imagerie mentale tient au fait qu’elle met en œuvre un entraînement à vide, mais la tête pleine.

« J’UTILISE BEAUCOUP LES TECHNIQUES D’IMAGERIE MENTALE, POUR REPETER DES MOUVEMENTS OU DES SITUATIONS. J’UTILISE EGALEMENT IMAGERIE MENTALE POUR CREER DES MOUVEMENTS A L’ENTRAINEMENT. AINSI, QUAND JE ME DIS : JE VEUX PASSER CE MOUVEMENT, JE PENSE TELLEMENT FORT, JE LE RENTRE TELLEMENT DANS MA TETE, QUE JE FAIS. »

 — Alexandre Biamonti — 

Chapitre 6 : « Concentré pour être seul dans ma bulle »

Le grand art des champions d’exception est d’avoir une concentration extrême qui les fixe sur un objectif unique, leur permettant d’ignorer tout ce qui est étranger à cet objectif et d’entrer dans un état second. 

Ils ont la capacité de créer, ou d’entrer dans une bulle suffisamment étanche pour occulter tout ce qui n’est pas nécessaire à l’action, et suffisamment poreuse pour n’y laisser pénétrer que ce qui est utile.

Les champions utilisent leur attention comme on se servirait d’une torche électrique dont on peut faire varier l’intensité lumineuse et d’amplitude.

Les champions démontrent une autre étonnante adaptation, qualifiée de flexibilité intentionnelle. C’est la capacité à détecter les signaux et à anticiper le jeu de leur adversaire.

Ils ont aussi la capacité à maintenir un niveau d’attention optimale tout au long de la compétition

Chapitre 7 : « Stratège et tacticien »

  • Le sportif doit anticiper pour agir vite.

La stratégie constitue le plan d’action générale que l’on prévoit avant de rencontrer l’adversaire. Alors que la tactique et le plan d’action que l’on m’est en œuvre sur le terrain.

Comme dit Pascal Gentil, le sport et un jeu d’échecs où chaque protagoniste tente de piégé l’autre pour mieux le surprendre et remporté la victoire.

Les conditions d’une stratégie efficace doivent être remplies longtemps à l’avance par rapport à compétition.

Pour cela, c’est d’abord à entraînement que se font les fondamentaux qui sont faits de rigueur et d’adaptabilité. Toute stratégie demande une très fine préparation, elle passe par l’étude de son adversaire.

« EN TAEKWONDO, COMME DANS TOUS LES SPORTS DE COMBAT, TU DOIS TROUVER L’OUVERTURE. ÇA COMPORTE UN CERTAIN NOMBRE DE RISQUES. MOI CE QUI M’INTERESSE, TOUJOURS FRAPPE LA OU ON NE M’ATTEND PAS. IL Y A DES SIGNES AVANT-COUREURS ONT UN MOMENT ON PEUT PRENDRE LA DECISION. »

 — Pascal Gentil  — 

Chapitre 8 : « Instinct de fauve »

Les champions combinent trois composantes tactiques, chacun à des degrés différents. À savoir : calculateur, distinctif, intuitif.

Le style d’engagement évolue au cours d’une carrière, notamment du fait de la maturité et du vieillissement. Bien souvent, les sportifs sont qualifiés distinctifs étant jeunes. Puis deviennent progressivement plus calculateur avec le temps.

Les interviews pratiquées par l’auteur montre que l’on ne naît pas fauve, mais que l’on le devient.

« JE SUIS QUELQU’UN DE CRAINTIF DANS LA VIE DE TOUS LES JOURS, NE TIENT PAS TETE A QUELQU’UN QUI ME CHERCHE DANS LA RUE, JE TRACE MA ROUTE. PAR CONTRE, JE ME TRANSFORMAIS AU MOMENT DES COMBATS, JE DEVENAIS QUELQU’UN D’AUTRE, JE DEVENAIS UN TUEUR, PARCE QU’EN BOXE IL FAUT ETRE UN TUEUR, C’EST FONDAMENTAL, C’EST UN SPORT A PART. »

— Mahyar Monshipour — 

Les grands champions, surtout ce qu’on choisit les sports de combat, sont des prédateurs des fonds qui ont trouvé l’instinct suprême, celui qui permet la survie.

Chapitre 9 : « La pression comme booster »

« Le stress, c’est un booster, l’adrénaline, un élément qui te permet d’être encore plus fort, qui décuple tes forces dans des actions extrêmes. » (Pascal Gentil)

Une des caractéristiques essentielles des champions et une incroyable relation au stress. Le stress est loin de les bloquer comme la plupart d’entre nous. Au contraire, ils le perçoivent comme un agent décuplant leurs forces. Ils ressentent la pression comme un véritable booster de l’action.

Il convient pour chaque sportif de l’apprivoiser et dominer le stress pour ne pas être terrassé par un lui.

Chapitre 10 : L’état de grâce : Au-dessus des nuages

L’auteur révèle que de tous les processus analysés dans ce livre, il retiendra que les numéros un ce distinct surtout des autres par leur capacité à entrer dans un État exceptionnel de conscience.

Les psychologues appellent cela un État modifié de conscience. Un certain nombre d’états seconds, au cours desquels le sujet vit une modification plus ou moins profonde de son état ordinaire de conscience.

Principe abordé dans ce chapitre :

  • Gérer l’énergie mentale
  • La source émotionnelle de l’état de grâce
  • Les mécanismes de l’état de grâce
  • Orchestré l’apparition de l’état de grâce.
  • Des pratiques rituelles pour consommer l’acte sacré
  • Transformation des perceptions

« À SYDNEY, EN 2000, J’AI ETE TOUCHE PAR LA GRACE PEUT-ETRE PAR LA GRACE DE DIEU, BENI DES DIEUX, SUR UN NUAGE, INTOUCHABLE, REGLE COMME UNE FEUILLE DE PAPIER MUSEE. »

— Pascal Gentil — 

Chapitre 11 : « Je suis mon « Psy » »

La plupart des sportifs reconnaissent avoir travaillé psychologiquement, mais toujours de manière autonome, sans aide psychologique extérieure. C’était pour eux une recherche personnelle, intérieur à leur être.

Ces champions ont acclimaté et façonné leur mentale de façon à ce qu’il devienne leur principal allié. Cependant, tous les champions ont recherché chez les anciens les techniques mentales qui marchent.

D’après l’auteur, il faut souligner que ces champions, ils sont parvenus surtout parce qu’ils avaient une immense confiance en soi qui leur permettait de franchir les obstacles psychologiques lorsque ceux-ci se présentaient.

J’AI DONC APPRIS TOUT SEUL. J’ETAIS TRES CURIEUX ET SURTOUT TOUJOURS EN TRAIN DE RECHERCHER COMMENT M’AMELIORER, COMMENT ME PREPARER. ET PUIS, MON MENTAL N’A JAMAIS ETE DEFAILLANT, ALORS POURQUOI AURAIS-JE ETE CHERCHE UNE AIDE PSYCHOLOGIQUE ?

— Alexandre Biamonti — 

Conclusion

Le mental des champions est un livre à part. C’est un ouvrage extrêmement plaisant à lire est un livre référence auquel on peut revenir pour trouver certaines réponses à sa condition mentale. A la question « qu’est-ce qu’un champion ferait à ma place ? » on trouvera forcément une réponse.

Il m’a fait prendre conscience d’une attitude mentale à adopter pas seulement pour certaines situations, mais plus comme une philosophie de vie. Celle de croire en ses idées, en ses convictions et en sa force intérieure.

Ces champions sont devenus à force de travail dont on ne mesurera jamais assez l’ampleur, et surtout parce qu’ils avaient un mental hors du commun ainsi qu’une rage de vaincre, persuadés qu’un jour ils seront numéros un. Et c’est ce qu’ils sont devenus, Numéro UN.


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